Histoire du Royal Excelsior Mouscron

La Belgique n’a jamais réellement brillé sur la scène du football européen. Et pourtant, le pays de la bande-dessiné et des frittes a son propre championnat belge de football qui se compose de plusieurs divisions au même titre que n’importe quel autre championnat européen. En D1, nombreux sont les clubs belges à susciter la passion des supporters sur tout le territoire national.

Parmi ces équipes emblématiques, le Royal Excelsior Mouscron a considérablement marqué l’histoire du football belge. Mais que sait-on réellement sur ce club fondé en 1922 ? Quelles sont les raisons qui l’ont conduit à sa disparition en 2009 ? Et surtout, comment le club s’est-il reconstruit pour revenir en D1 depuis la saison 2014/2015 ? Autant de questions auxquelles nous allons consacrer ce dossier passionnant sur l’histoire du Royal Excelsior Mouscron !

De la fondation à la montée en D1

La toute première trace historique du club de football tel qu’on l’a connu jusqu’en 2009 remonte en 1922, date à laquelle l’Association Athlétique Mouscronnoise fût fondée. Il s’agissait d’une fusion entre l’ARA et le stade Mouscronnois dans l’optique de donner naissance à un club de football, même s’il aura fallu attendre jusqu’en 1964 pour que cette fusion ait effectivement lieu. Par la suite, il aura fallu attendre jusqu’en 1990 pour que le club de football fusionne avec le Rapid Club Luingnois et aboutisse à la création du club tel que l’histoire s’en rappelle : le Royal Excelsior Mouscron. Effectivement, le club de football aura gardé la même nomination malgré les nombreuses fusions auxquelles il aura participé au cours de son histoire.

L’histoire du club sur la scène du football belge débute en 1996, date à laquelle le club est promu en D1. Alors qu’il vient tout juste de monter parmi l’élite du football belge, le club réussit, contre toute attente, à faire la course en tête. Une entrée en D1 remarquée, grâce notamment au duo d’attaque du club, les frères Mpenza. Au bout de la saison, riche en confrontations contre de grandes équipes plus expérimentées, le club réussit à occuper la troisième place du podium, et arrache sa qualification pour la coupe de l’UEFA, ce qui fût largement commenté dans la presse de l’époque comme un exploit.

Participation à coupe UEFA

En coupe de l’UEFA, l’histoire ne retiendra pas le passage de l’Excel. L’équipe parvient à sortir les Chypriotes de Famagouste avant de se faire éliminer par le FC Metz. Dans la foulée, la saison d’après, celle où l’équipe doit confirmer ses bonnes performances, s’avère plus compliqué puisque l’équipe chutera de la troisième à 10ème place. En 1999 et 2000, l’équipe se hisse de nouveau dans le top 5 en arrachant une place de 4ème, ce qui ne sera pas suffisant pour participer aux coupes européennes.

La direction s’occupe alors à la rénovation de son stade en 1999 tout en visant une qualification pour la coupe Intertoto et UEFA. C’est ce qui finit par se produire en 2002, lorsque le club parvient enfin à se requalifier pour la coupe UEFA, 6 ans après sa première participation. Remontée à bloc, l’équipe parvient à s’imposer lors de son premier match face à Fylkyr mais chute lourdement face au Slavia Prague. Il s’agira de la dernière participation du club en coupe UEFA avant sa disparition en 2009.

2006 : le club fête ses 10 ans d’existence

Bien qu’il ait été originairement fondé en 1922, suite à la fusion de l’association sportive de Mouscron et l’ARA, le club a fêté ses 10 ans d’existence en 2006, soit 10 ans après sa promotion en division 1. Une année compliquée pour le club toutefois, qui devra lutter pour conserver sa position en D1. Il s’agira de la deuxième année consécutive difficile pour le club dont les performances sur les terrains ont du mal à lui assurer une place dans le top 10, comme il avait l’habitude d’y figurer.

Mais 2006 est le début d’importants changements au niveau de la direction du club, à commencer par la démission de son président Edward Van Daele. Ce dernier sera remplacé dans la foulée par Francis D’Haese qui n’occupera pas le poste de président très longtemps puisqu’il sera à son tour remplacé par un certain Philippe Dufermont en 2007, un éminent hommes d’affaires qui vit en Espagne et d’origine mouscronnois.

2008-2009 : le début de la fin

Le club et la direction ont à peine le temps de s’adapter à ces changements lorsque les premières difficultés apparaissent à la saison 2008-2009. Si les joueurs se débrouillent bien sur le terrain dans une saison engagée à plus de sa moitié en arrivant à se maintenir tant bien que mal dans le top 10 de la D1, le club connaît ses premiers soucis financiers.

Le président se voit alors contraint de puiser dans sa richesse personnelle pour aider le club à sortir hors de l’eau. Il fait même appel à des repreneurs pour permettre au club de se remettre sur les rails, mais le matricule 224 du club demeure sérieusement menacée. Une solution temporaire finira toutefois par être trouvé et le club poursuivra la compétition en D1 même s’il finira dans la deuxième partie du tableau encore une fois.

Retrait du matricule 224 et fin du club

La solution n’était que temporaire et les dirigeants le savaient. L’épée de Damoclès au-dessus de la tête du club finit par tomber et la sentence est sans-appel : le club se voit retirer son matricule par la fédération belge et par l’UEFA. Parmi les raisons ayant conduit à cette sans décision sans précédent dans l’histoire du football belge, le non-paiement des dettes à répétition du club vis-à-vis des instances auxquelles il devait de l’argent.

La direction du club ne reste pas de marbre et fait appel de cette décision. Bien que le verdict soit favorable au club, sa destinée est déjà écrite. En effet, le 4 décembre 2009, la mise en liquidation volontaire du club est votée par l’AGE. Deux semaines après, soit le 22 décembre 2009, le club cesse officiellement ses activités et ne disputera plus aucun match en D1. La direction tentera tant bien que mal de relancer le club en D3 en signant avec Peruwelz mais sans succès. Une semaine après, le 28 décembre 2009, le club est officiellement hors-course et déclare forfait.

Les joueurs du club sont alors contraints de mettre fin à leurs contrats et sont proposés à la vente. Certains rebondissent dans d’autres équipes de D1, alors que d’autres n’ont pas d’autres choix que de jouer dans des équipes provinciales et en national A. Il s’agira de la fin du Royal Excelsior Mouscron, une équipe dont le parcours aura marqué la D1 belge en l’espace de 10 ans d’exercice.

Royal Excel Mouscron : la renaissance en 2010

En 2010 toutefois, un rebondissement inattendu donnera naissance à un autre club belge : Royal Excel Mouscron. En effet, le 11 mars 2010, soit à peine quelques mois après la cessation d’activités de l’ancien club belge, le matricule 224 est racheté par la SCRL « Futorotop WP ». Le club est alors tant bien que mal remis sur pied et espère regagner la compétition de haut niveau le plus tôt possible. La direction opte alors pour des maillots rouge et bleu au début puis rouge et blanche lorsque l’équipe parviendra à se hisser de nouveau en D1 quelques années plus tard.

Si le club n’a plus aucun souci d’argent, la direction décide quand-même de le vendre au LOSC Lille entre 2012 et 2015. Des groupes d’investisseurs manifestent dans la foulée leurs intérêt pour le club et parviennent à l’acheter, à l’instar des hommes d’affaires Pini et Adar Zahavi. En 2018, le club devient la propriété de la société coréenne Bongo Co, dont le président est le riche homme d’affaires Pairoj Piempongsant.

Des débuts en D4 prometteurs

À sa naissance en 2010, le club évoluera en promotion D4 belge. L’entame du championnat est compliquée pour l’équipe qui enchaînera des performances moyennes, avec de nombreux matchs nuls et quelques défaites. Néanmoins, le club finira par sortir la tête hors de l’eau et parvient à prendre la tête du classement. Dans les dernières journées du championnat, le groupe se fait toutefois rejoindre par l’équipe du R. Géant Athois qui sera déclaré vainqueur par le nombre de victoire. Le Royal Excel Mouscron est néanmoins qualifié pour le tour final et parvient à s’imposer 2 buts à 0 face au Sparta Petegem, ce qui lui obtiendra une montée en D3.

En 2010-2011, l’équipe de Mouscron affiche clairement ses ambitions et entame son championnat avec une volonté qui déconcerte ses adversaires. La direction n’est pas en reste et s’active de son côté en effectuant une signature avec le club français du LOSC, qui deviendra partenaire du RMP à 26%. Sur les terrains, tout va mieux pour le club belge qui retrouve son rythme de croisière en effectuant un sans-faute, si bien qu’au bout de la 10ème journée du championnat seulement, l’équipe occupe déjà la tête du classement avec suffisamment de points d’écart sur ses opposants pour rester première jusqu’à la fin de la saison.

Participation en coupe de Belgique (2011-2012)

La même année, le Royal Excel Mouscron participe à la coupe de Belgique et y réalise un parcours tout aussi exemplaire. L’équipe remporte ses matchs sans trop de difficultés et se hisse en 16èmes de finale où elle est opposée à une équipe de D1. L’équipe de Mouscron réalise alors une prestation de haut niveau en ouvrant le score dans les premières minutes de la rencontre et ne manquera pas d’occasions d’élargir le score, avant de se faire rejoindre à 1 but partout. Les prolongations débutent alors et le RMP obtient un pénalty.

L’attaquant du club, Kieran Felix, qui n’avait jusqu’à alors raté aucun de ses penaltys, manquera de conviction dans sa frappe et le ballon viendra buter sur le gardien adverse. Le RMP est alors éliminé lors de la séance de tirs au but mais son match sera salué par toute la presse sportive locale et nationale comme un exploit.

Montée en division 2 (2012-2014)

En 2012, l’équipe du RMP est officiellement admise en D2 belge et effectuera un début de championnat exemplaire en enchaînant les victoires. Néanmoins, au bout de quelques journées, l’équipe montre des signes de fatigue et le stresse l’étreigne au point qu’elle chute vers le milieu du classement. Mais la montée en division 2 n’est pas le seul événement dans l’histoire récente du club, puisque la même année, le club est racheté à plus de 51% par le LOSC. L’opération suscitera une vive polémique auprès des supporters du club qui reprochent à la direction de vendre l’équipe à la France au risque de perdre son identité belge.

Mais la controverse n’affecte pas le moral de l’équipe qui continue sa route en D2 et effectue une autre participation en Coupe de Belgique. Le club parviendra encore une fois à se qualifier en 16èmes de finale où elle affronte le Standard de Liège. Au bout d’un match à suspense, l’équipe de Mouscron se fait éliminer aux tirs au but, ce qui n’est pas sans rappeler le scénario de l’année précédente.

En championnat toutefois, le scénario est beaucoup plus favorable au RMP qui parvient à garder sa place de deuxième jusqu’à la fin de la saison et caresse l’espoir d’une montée en D1 par le biais du tour final que vise le Cercle Bruges. Le Royal Excel Mouscron rate de près de la montée en D1 malgré un ex-aequo avec le Cercle Bruges à cause de la différence de buts.

Une deuxième saison en D2 pour la confirmation

Remonté à bloc, le club entame sa deuxième saison en D2 en réalisant des performances remarquées avec 8 victoires d’affilé et 1 seul match nul. La deuxième partie de saison est toutefois plus compliquée pour l’équipe qui chutera progressivement jusqu’à atteindre la deuxième partie de tableau du classement. À la fin de la saison, le club belge parvient bon gré mal gré à se hisser jusqu’à la 4ème place, ce qui n’est toutefois pas suffisant pour lui assurer la montée en D1 initialement visée par la direction de l’équipe.

La montée en D1 (2014-2015)

La saison 2014-2015 sera beaucoup plus favorable à l’équipe de Mouscron qui réussira à arracher sa qualification en D1 au bout d’un périple semé d’embûches. L’équipe belge fait une excellente entame en prenant la première place du classement au bout des premières journées avant de fatiguer et de perdre quelques précieux points en cours de route. Les supporters continuent toutefois de croire en leur équipe et ce ne sont pas moins de 500 fans du club qui se déplacent à chacune de leur confrontation.

À la fin de la saison, la seule chance pour le RMP de monter en D1 est de faire mieux que l’équipe de KAS Eupen sur la différence de buts dans les confrontations directes. Au bout d’un match riche en émotions et d’une confrontation qui restera dans les mémoires du football belge, le RMP finit par s’imposer 4 à 2 sur le K-Saint Trond VV alors que l’équipe d’Eupene est défaite à 2 buts à 1. L’équipe du RMP obtient enfin sa qualification en D1 4 ans après le rachat du matricule 224 appartenant à l’Excelsior. Les fans jubilent et l’équipe compte bien marquer l’histoire de la D1 20 ans après les débuts officiels du club.

Des débuts en D1 remarqués

De retour en D1, le RMP ne compte pas lésiner sur les efforts pour marquer encore plus de sa présence le football belge. Le défi est d’emblée de taille pour l’équipe de Mouscron qui se déplace pour son premier match chez les champions en titre : Anderlecht. L’équipe réussit une excellente entame de match mais Anderlecht finit par s’imposer. Cette première défaite ne décourage pas pour autant l’équipe de Mouscron qui impressionne en enchaînant victoire sur victoire face à des cadors du championnat belge, comme le Cercle de Bruges ou le Standard de Liège, si bien qu’auprès quelques journées seulement, la tout juste promue équipe du RMP pointe à la deuxième place du classement.

La suite est toutefois plus compliquée pour le club qui cède de la place jusqu’à se voir reléguer en deuxième partie de tableau. À la limite de jouer le maintien, l’équipe de Mouscron parvient néanmoins à conserver une solide place de 14ème. Les saisons prochaines confirment la bonne forme de l’équipe ainsi que sa bonne gestion administrative puisque le club réussit progressivement à s’imposer comme une solide équipe de D1, malgré une rude concurrence.

Une saison 2018-2019 mitigée

À la saison 2018/2019, l’équipe de Mouscron réalise son pire démarrage en concédant 6 défaites consécutives. Le club se rattrapera bon gré mal gré en s’imposant face à de grands cadors du championnat, comme le Standard de Liège ou le KAA La Gantoise. La même année, l’équipe est attaquée justice afin de réintégrer le nom de Péruwelz conformément à l’accord signé entre les deux clubs lors du rachat du matricule 224. Le club gardera toutefois la dénomination de Royal Excel Mouscron après que les deux clubs se soient mis d’accord.

 

Dernière mise à jour : Avril 2024